Atoté, viagra, alcool : attention au priapisme !

Le priapisme est une érection prolongée et douloureuse. Il survient indépendamment de toute stimulation sexuelle et dure plus de 4 heures. Il est fréquent chez les hommes de 40-50 ans. L’une des causes du priapisme serait principalement l’utilisation de médicaments prescrits contre l’impuissance comme le viagra. L’abus d’alcool et de drogues, un traumatisme du périnée et la drépanocytose peuvent aussi en être la cause. Les produits aphrodisiaques tels que l’Atoté, le petit cola, etc sont également responsable de ce mal.

Différents types de priapismes

Il existe différents types de priapisme. A savoir le priapisme ischémique qui représente 95% des cas de priapisme et est caractérisé par un faible débit sanguin. Il se manifeste par une érection douloureuse et une rigidité importante. Il s’agit d’une urgence médicale, il doit être pris en charge rapidement afin d’éviter les troubles érectiles postérieurs.

Le priapisme non ischémique quant à lui résulte généralement d’un traumatisme et est caractérisé par un haut débit sanguin. Habituellement peu, voire non douloureux, il se manifeste par une érection pas complètement rigide. Il ne s’agit pas d’une urgence médicale et il ne nécessite pas toujours de traitement particulier, puisque sa résolution spontanée est observée dans 60 à 70 % des cas.

Le priapisme récidivant est pour sa part caractérisé par une érection intermittente et récurrente. Il peut être causé par la drépanocytose et sa prise en charge se fait au cas par cas. La récidive peut être prévenue par une thérapie hormonale.

En tout état de cause, le priapisme peut endommager la fonction érectile de façon persistante, ce qui rend sa bonne prise en charge, capitale.

Prise en charge du priapisme

Étant donné les différents degrés d’urgence selon les types de priapismes, une revue de la littérature, parue en avril 2016, dans World Journal of Men’s Health, insiste sur l’importance de les différencier, afin de permettre une prise en charge adéquate des patients. L’objectif étant d’obtenir une détumescence (retour à la normale) du pénis et la conservation de la fonction érectile par la suite.

Il s’agira donc de faire une ponction, consistant à aspirer le sang au niveau du corps caverneux de la verge, afin d’obtenir une détumescence. Si la ponction n’a pas fonctionné, une injection d’un agent sympathomimétique s’imposera. C’est une substance provoquant une contraction des muscles, pouvant permettre la détumescence du pénis. En dernier recours, la chirurgie s’avérera nécessaire comme dans le cas d’un priapisme ischémique durant plus de 48 heures. Une prothèse pénienne permettant le gonflement et le dégonflement du sexe peut être utilisée suite à l’échec des différentes stratégies thérapeutiques, dont les conséquences peuvent être, une dysfonction érectile rebelle à tout traitement.

Toutefois dans les premières heures, on peut essayer de le faire passer soi-même par la provocation d’éjaculations successives, par une course ou une marche rapide. On peut aussi, banalement, arroser la verge à la douche froide ou lui appliquer des glaçons dans un linge. Si ces tentatives échouent, alors il convient de se rendre rapidement dans le centre de santé le plus proche.