Lutte contre la traite des personnes : La Côte d'Ivoire mise sur la formation des ONG  Sources

Abidjan, Côte d'Ivoire – Le 29 juillet 2025, à l'occasion de la Journée Mondiale de la Lutte contre la Traite des Personnes, des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des associations de la société civile d'Abidjan ont participé à un atelier de formation. L'objectif : renforcer leurs capacités dans la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic illicite de migrants.

Organisé par le Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP), en collaboration avec Save the Children Côte d'Ivoire, cet atelier visait à améliorer les compétences des acteurs locaux de la région des Lagunes. Il s'agissait notamment de mieux identifier les victimes, de leur apporter une prise en charge adéquate et de coordonner plus efficacement les actions sur le terrain.

Kobena Adou Kouamé, Directeur de la Lutte contre la Traite des Personnes et représentant du Ministre de la Cohésion Nationale, de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, a encouragé les participants à s'investir pleinement. Il a insisté sur leur rôle essentiel dans la protection des personnes vulnérables et en tant qu'acteurs de terrain dévoués à la cause des victimes et à la justice sociale.

Mme Cissé Sononsa, Directrice des Programmes de Save the Children, a salué l'engagement continu du gouvernement ivoirien en faveur de la protection des enfants. Elle a rappelé que Save the Children œuvre en Côte d'Ivoire depuis trois décennies, en partenariat avec les structures nationales, pour créer un environnement plus sûr et plus juste pour les enfants.

Cette formation s'inscrit dans le cadre du projet "Child Protection Compact (CPC)", une initiative majeure financée par le Département d'État américain à hauteur de neuf millions de dollars. Mis en œuvre par un consortium d'ONG ivoiriennes et internationales, ce projet vise à prévenir la traite des enfants, à protéger les victimes et à renforcer la réponse judiciaire nationale.

La traite des êtres humains reste un problème grave en Côte d'Ivoire. Entre 2019 et 2024, le CNLTP a identifié plus de 6 500 victimes, principalement des femmes et des enfants exploités pour le travail forcé ou l'exploitation sexuelle. Le Bureau des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC) classe l'Afrique de l'Ouest parmi les régions les plus touchées, avec une forte proportion de victimes mineures.

En réponse, le gouvernement ivoirien a mis en place plusieurs mesures législatives et stratégiques. Parmi elles, la loi de 2016 sur la lutte contre la traite des personnes, le mécanisme national de référencement des victimes (MNR) de 2022, et deux stratégies nationales couvrant les périodes 2016-2020 et 2022-2025. Cette formation, qui s'est achevée le 30 juillet, représente une plateforme d'échange de connaissances et de renforcement de l'engagement collectif pour la dignité humaine et les droits fondamentaux, en particulier ceux des enfants et des plus vulnérables.