La destruction massive du couvert forestier ivoirien est inquiétante et nécessite des interventions d’urgence. La télédétection vient y apporter sa contribution.
Cinq jours durant, du 23 au 27 avril, une quarantaine de cadres de l’administration publique et des universitaires, ont pris part à un important atelier formation dans les locaux du Centre d`information géographique et du numérique du Bureau national technique et de développement (Cign-Bnetd). Elle s’inscrit dans le cadre du mécanisme international de Réduction des émissions de gaz à effet de serre issue de la déforestation et de la dégradation des forêts (Redd+) dans lequel la Côte d’Ivoire s’est engagée depuis 2011, afin de lutter contre la déforestation et contribuer à la restauration de son couvert forestier.
« Cet atelier sur la télédétection et les systèmes d’information géographique vise à faciliter l’appropriation des outils développés dans le cadre du mécanisme Redd+ à travers le projet Surveillance spatiale des terres », a expliqué le Col. Ernest Ahoulou Kouamé, secrétaire exécutif permanent de la Redd+ Côte d’Ivoire, à l’ouverture des travaux. Et d’indiquer que « les tendances actuelles démontrent que près de 80% du couvert forestier ivoirien a été détruit. Nous sommes présentement autour de 8% et l’objectif est d’attendre les 20% recommandés au niveau international. En Côte d’Ivoire, nous pouvons y arriver et aller même au-delà d’ici à 2030 », a-t-il indiqué.
Appui institutionnel
Cette formation de haut niveau a bénéficié du cautionnement du ministère de la Salubrité, de l'environnement et du développement durable. A la cérémonie inaugurale, Parfait Kouadio Kouakou, le Conseiller technique qui représentait la ministre Anne-Désirée Ouloto, a indiqué que « le pays bénéficie du projet ‘’Surveillance spatiale des terres’’, financé par le Contrat de désendettement et de développement (C2d) signé entre la Côte d’Ivoire et la France, à travers le programme de Conservation des ressources naturelles de Côte d’Ivoire (Corena) ». Il a apprécié, à juste titre, l’enjeu de cette session de renforcement des capacités. Car, selon lui, « elle permettra d’exploiter les images satellitaires telles que les images Spot 6 et 7 du projet Osfaco (Observatoire spatiales des forêts d’Afrique Centrale et de l’Ouest) qui sont téléchargeables sur le géo-portail surveillance spatiale des terres ».
Théorie et pratique
Les deux premiers jours, les participants ont bénéficié de formation théorique et de travaux pratiques en salle. Ce qui leur a permis d’acquérir de bonnes notions sur les principes de base de la télédétection ; les techniques d’acquisition et prétraitement d’images ; l’amélioration d’image et extraction des types d’occupation du sol ; etc. Ils sont par la suite, le troisième jour, aller sur le terrain pour collecter des données sur un site pilote. « La télédétection permet de voir l’occupation spatiale des terres et quantifier les espaces déjà détruites, les terres agricoles existantes, les reliques de forêts, etc. Elle a l’avantage d’aider à travailler sur de grandes superficies et à moindres coûts, et de recueillir beaucoup d’informations dans les domaines végétaux, animaliers, ressources en eau, etc. », a expliqué Dr You Lucette Akpa, du cabinet de formation Bioglobe consulting. Elle est ses collègues ont déployé leurs expertises pour permettre aux participants de faire la synthèse des données recueillies, classifier les images et produire les cartes d’occupation du sol, valider les cartes produites, pour arriver à la rédaction cartographique, les deux derniers jours de l’atelier. Les Gps, les appareils photographiques, les images satellitaires, les logiciels libres (Ilwis et Qgis) de traitement d’images sont, entre autres, des outils fournis par le Bnetd pour mener à bien cet atelier de renforcement des capacités.
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