Pour le seul mois d’août, la Côte d’Ivoire a commercialisé plus de 5 000 tonnes de noix de cajou transformées. Soit autant que ce qu’elle avait exporté en une année, en 2015, selon le bulletin d’informations agricoles N’Kalo.
Chaque mois, le pays approvisionne un peu plus le marché mondial via sa trentaine d’unités de transformation, selon les chiffres officiels. Leur nombre devrait encore augmenter grâce à la nouvelle zone agro-industrielle dédiée à l’anacarde inaugurée samedi à Korhogo dans le nord du pays.
Deuxième produit d’exportation, la noix de cajou brute est aujourd’hui taxée avant de quitter la Côte d’Ivoire alors que la noix transformée bénéficie, elle, de subventions.
5 300 tonnes exportées en août
Résultat de cette politique incitative, le pays a, en 2022, transformé 22% de sa production, selon des données gouvernementales. La Côte d'Ivoire arrive ainsi depuis juin dernier au deuxième rang des exportateurs, devant l’Inde, qui, depuis un an et demi, n’a plus franchi la barre des 5 000 tonnes mensuelles exportées.
Si cela devait à nouveau arriver, la place de la Côte d’Ivoire ne devrait pas être remise en cause, estime Pierre Ricau, chef analyste pour le service d’informations agricoles N’Kalo. Selon lui, une vraie tendance de fond se dessine sur le marché car l’Inde se concentre toujours plus sur son marché intérieur, plus rémunérateur.
Une récolte ouest-africaine en forte progression
Malgré ses performances, la Côte d’Ivoire se tient en revanche toujours à bonne distance du Vietnam : elle n’atteint aujourd’hui que 11% de la capacité de transformation du leader mondial. « L’enjeu n’est pas de rattraper le Vietnam, mais de continuer à augmenter la capacité de traitement ivoirienne pour créer des emplois » explique Pierre Ricau.
Que ce soit pour la Côte d’Ivoire, le Nigeria ou encore la Guinée-Bissau, le marché morose de ces derniers mois redevient porteur avec une demande qui repart, comme le prouve les exportations vietnamiennes qui devraient atteindre des volumes historiques cette année, selon N’Kalo.
La récolte ouest-africaine 2023 attendue en augmentation de 400 à 500 000 tonnes - sur une récolte 2022 de 2,4 millions de tonnes de noix brute - ne sera en revanche pas signe de prix à la hausse à court terme. Mais ils ont touché le fond cette année, rappelle aussi l’expert de N’Kalo, convaincu qu’ils finiront bien par remonter.
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