
Sans surprise, Tidjane Thiam a été réélu mercredi président du PDCI, le principal parti d’opposition en Côte d’Ivoire. Il était le seul candidat. Cette réélection intervient deux jours après qu’il a démissionné temporairement de son poste pour faire face à une bataille judiciaire sur la légitimité de son élection en 2023.
Une victoire écrasante, mais un avenir incertain
Thiam a obtenu 5 190 voix, soit 99,77 % des suffrages, avec une participation élevée de 92,7 %. L’annonce a été faite au siège du parti à Abidjan, sous les applaudissements d’une poignée de militants.
Cependant, cette élection ne change rien à son inéligibilité actuelle à la présidentielle prévue le 25 octobre. Il a été radié des listes électorales, car la justice estime qu’il n’était pas ivoirien au moment de son inscription en 2022.
Un combat juridique en cours
Thiam avait la nationalité française de 1987 à mars 2025. Selon la loi ivoirienne, prendre volontairement une autre nationalité fait perdre celle d’origine. Il a donc été considéré comme non ivoirien et rayé des listes électorales.
Pour éviter l’annulation de son élection de 2023 à la tête du PDCI, il a démissionné puis s’est représenté en tant que “100 % ivoirien”, ayant renoncé à la nationalité française.
Mais une audience reste prévue jeudi, car une militante du parti continue de contester sa légitimité.
Un soutien ferme de ses partisans
“Il n’y a pas de plan B. Nous croyons en lui. Il sera candidat et il sera élu en 2025”, a déclaré une militante, Elisabeth Golli, devant le siège du parti.
Pourtant, à ce jour, aucune révision des listes électorales n’est prévue, ce qui empêche toujours Thiam de se présenter.
Une opposition affaiblie
Thiam n’est pas le seul à être écarté de la présidentielle. D’autres figures majeures comme Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont également exclues en raison de condamnations judiciaires.
Georges Ezaley, vice-président du PDCI, a dénoncé “un harcèlement politique” et “une instrumentalisation de la justice” contre Thiam et le parti.
Un climat politique tendu
Le président actuel, Alassane Ouattara, 83 ans, n’a pas encore dit s’il serait candidat à sa propre succession. Il a simplement affirmé vouloir “continuer à servir son pays”.
De son côté, Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce et membre dissident du PDCI, a déjà annoncé sa candidature, mais en tant qu’indépendant.
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