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Burn-out, dépressions... Quand les flics craquent

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C’est un lieu un peu mystérieux en France, classé risque élevé d’attentat, et pour cause : Le Courbat abrite des policiers, des militaires, des gendarmes, des civils travaillant dans la sécurité qui ont été confrontés à des situations traumatisantes. Il y a des burn-out, des hommes laminés par leurs missions et qui ont trop longtemps serré les dents. Résultat : addictions, dépressions, troubles psychiques... A coups de thérapies et d’entraînement physique, ils tentent de remonter la pente. Des confidences exceptionnelles. 

Dans le jargon des policiers, on appelle ça -« partir faire un stage de voile ». Une expression pudique pour beaucoup de souffrances et de vies brisées. Le Courbat, avec ses grandes bâtisses fantomatiques situées en Touraine, accueille des « stagiaires » un peu particuliers : des policiers, des militaires, mais aussi des civils qui viennent soigner leur conduite addictive, leur burn-out ou leur stress post-traumatique.

Sarah Trotet est la directrice de ce lieu unique en France géré par l’Anas, l’Association nationale d’action sociale de la police nationale. « Il a été fondé par des CRS dans les années 1950, explique-t-elle. Ils se sont cotisés pour créer ce centre, lassés de voir des collègues ravagés par l’alcool. Ils ont tous donné un mois de salaire pour acquérir un établissement. » Aujourd’hui, Le Courbat accueille environ 60 patients par mois. Une des spécificités du lieu est d’associer thérapies classiques et remise en condition physique. « Pour des patients qui viennent des métiers de la sécurité et de la défense, le physique, c’est très important, poursuit-elle. C’est pour cela, par exemple, que nous avons fait le choix d’avoir un médecin du sport, un professeur d’activité physique adapté et un ostéopathe. Et nous essayons de limiter l’usage des médicaments au minimum. » La durée d’un séjour oscille entre un et deux mois.

Pour certains, venir au Courbat est un choix. Pour d’autres, c’est la solution de la dernière chance imposée par la hiérarchie ou par une épouse sur le point de claquer la porte. « J’ai régulièrement des commissaires qui m’appellent en disant : “J’ai un gars en souffrance avec tel ou tel problème. Comment puis-je l’aider ?” raconte Sarah Trotet. Mais craquer dans la police ou dans l’armée reste toujours un tabou. Ils sont souvent perçus comme des surhommes, même si ça évolue dans le bon sens. »

La politique du chiffre, c'est une pression permanente

Mathieu*, 37 ans, vient ici pour la seconde fois. Originaire de Haute-Marne, il est entré dans la police il y a onze ans, d’abord comme adjoint de sécurité (ADS) puis comme gardien de la paix. « J’ai toujours voulu faire ce métier depuis le collège : aider mon prochain, lutter contre l’injustice, essayer de réparer, me mettre au service du public. J’ai choisi de faire du police secours. Là on voit de tout, on n’est pas tout le temps dans la répression. C’est aussi de la médiation, de la prévention. Un peu de social, en quelque sorte. On démine des situations tendues. » Mais aujourd’hui, il est usé. « La politique du chiffre, c’est une pression permanente. C’est du chiffre “conseillé” si on veut être bien noté par sa hiérarchie. Il y a aussi des primes pour ceux qui respectent les objectifs. Je ne cautionne pas. Et puis, on fait dire ce qu’on veut aux chiffres. Parfois, on nous oblige à modifier la procédure pour faire baisser des statistiques. Par exemple, une tentative de vol dans une voiture est maquillée en dégradation de véhicule. »

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