L’Afrique du Sud a confirmé, vendredi 21 octobre, sa décision de quitter la Cour pénale internationale (CPI). Le ministre sud-africain de la Justice, Michael Masutha, a justifié cette décision en arguant que la CPI "entrave l'aptitude de l'Afrique du Sud à honorer ses obligations en matière de respect de l'immunité diplomatique".
Cette décision prendra effet dans un an "à compter de la date de réception" de la lettre adressée mercredi aux Nations unies, a précisé le ministre lors d'une conférence de presse
Elle a été motivée par un incident survenu l’an dernier. Alors que le président soudanais Omar el-Béchir, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre au Darfour, s’était rendu en juin 2015 en Afrique du Sud pour participer à un sommet de l’Union africaine, Pretoria avait refusé de l’arrêter. L'Afrique du Sud s'était défendue en expliquant qu’Omar Béchir bénéficiait, de part sa fonction, d'une immunité.
"Sorte de chasse raciale"
Par ailleurs, sur les dix enquêtes lancées par les magistrats de La Haye, neuf visent actuellement des pays africains. L'Union africaine (UA) a vivement dénoncé cette priorité, la qualifiant de "sorte de chasse raciale".
“L’Afrique est dans un processus de renforcement de ses propres institutions de respect des droits de l’Homme. Nous faisons partie de ce processus, sous la houlette de l’Union africaine. Et nous nous sommes engagés à continuer à travailler avec d’autres pays au niveau de l’UA pour faire en sorte que l’Afrique du Sud continue d’être un phare dans la promotion des droits de l’Homme ici et ailleurs dans le monde”, a souligné vendredi Michael Masutha.
L'annonce de l'Afrique du Sud représente un énorme revers pour la CPI, le deuxième en quelques jours. Mardi, le président burundais Pierre Nkurunziza avait promulgué la loi prévoyant que son pays se retire de la CPI. Il ne reste désormais plus au Burundi qu'à en notifier l'ONU pour lancer formellement la procédure de retrait.
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