Côte d’Ivoire : Les Coges, des parents d’élèves mafieux qui rendent l’école très coûteuse

Depuis le début de cette rentrée scolaire 2017-2018, la Fédération estudiantine et scolaire (Fesci) mène une campagne de contre la cherté des frais d’inscription, dans un pays où les conditions de vie sont difficiles, et en plus où le gouvernement parle de l’école pour tous et même gratuite.

Dans ses actions, la Fesci sillonne les établissements pour sensibiliser l’ensemble des acteurs du système et à l’effet de faire respecter les coûts d’inscription fixés par l’Etat. Malheureusement, les choses ont tourné au vinaigre, hier mercredi et s’est produit un affrontement entre policiers et étudiants à Cocody. Et tout le monde se tourne vers le gouvernement pour condamner la répression contre les étudiants et aussi la cherté de la scolarité en Côte d’Ivoire. S’il incombe au gouvernement toute responsabilité dans le désordre qui règne dans le milieu scolaire, force est de reconnaître que les Coges (Conseil de gestion des établissements scolaires), composés de parents d’élèves, mis en place pour une bonne gestion des écoles pour le bonheur des élèves et des parents, s’avèrent être les vrais bourreaux de ces derniers.

Non seulement, ces groupuscules se font complices du gouvernement au détriment des autres parents d’élèves. Pire, ils augmentent les charges des parents en greffant des frais annexes et autres cotisations aux frais d’inscription. Sur une affiche dans un lycée, photographiée et publiée par Lider, on peut lire qu’en marge des frais d’inscription en ligne, les parents sont invités à payer d’autres frais qui s’élèvent à 12500 Fcfa : cotisation exceptionnelle (5000f), tenue d’éducation physique (3000f), enveloppe de la poste (1000f), carnet de correspondance (500f), pédagogie (2500f), tableaux et salle de profs (300), timbre pour les malades de la lèpre (100f), timbre de solidarité Sida (100f).

Ça, ce n’est que pour le début. Viendront en cours d’année scolaire d’autres cotisations qui sortiront des laboratoires à idées de Coges, rien que pour soutirer de l’argent. En fait, des parents d’élèves ont trouvé en ces conseils de gestion un ‘’travail’’, une occasion de gagner de l’argent au détriment de leurs pairs. Pour ce faire, ils ne manquent pas d’idées.

Il y a quelques années, je représentais un parent d’élèves à une réunion du Coges dans une école primaire publique à Koumassi. Au l’ordre du jour, des cotisations pour des réalisations. Des parents ont marqué leur étonnement devant de nouvelles cotisations pour la construction de toilettes pour les enfants. Car des années antérieures, ils ont payé les mêmes montants sans que les toilettes ne soient faites. En plus de cela, ils cotisaient pour du papier hygiénique, mais les enfants n’en bénéficient pas. Les exemples sont légions. Les stratagèmes de cet type pour se remplir les poches, les parents d’élèves membres des Coges n’en manquent pas. Hélas !

C’est pourquoi la lutte doit se diriger vers eux et non seulement vers le gouvernement, même s’il est la tête qui doit porter le chapeau. Il est inconcevable que des parents choisis parmi tant d’autres pour aider à une vie scolaire épanouie soient ceux-là mêmes qui la rendent difficile. S’ils peuvent se le permettre, imaginons ce que peuvent faire des ministres affairistes.