Dan Log à propos de l’audit commandité par l’IGE sur le Burida : « C’est un gros mensonge »

Un groupe de trois artistes composés Diallo Ticouaï Vincent, Dent de Man et Dan Log a débarqué, le lundi 29 octobre 2018, à notre rédaction pour réagir après la publication du communiqué du ministère de la Culture et de la Francophonie, faisant état de ce que l’Inspection générale d’Etat (Ige) a commandité un audit sur le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida).

Dan Log (Danielle Adziza Logou, à l’état civil), artiste chanteuse, secrétaire générale du syndicat des artistes musiciens de Côte d’Ivoire (Samci), Diallo Ticouaï Vincent et Dent de Man étaient, le lundi 29 octobre 2018, à notre rédaction pour se prononcer sur la crise que traverse le Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida). « L’assemblée générale du Burida qui en est l’organe suprême a pris la résolution de révoquer la directrice générale, Mme Irène Viera conformément à nos statuts pour fautes graves dument constatées. Sur 107 personnes, 98 sont pour la révocation, 5 contre et 4 abstentions. C’était en assemblée générale. Et monsieur le ministre de la Culture refuse d’appliquer cette résolution qui demande la révocation de Mme Viera. Moi, je suis sociétaire du Burida. Je ne peux pas comprendre qu’on dise que cette décision est nulle et de nul effet. Moi, le directeur général que je suis, je ne bouge pas parce que l’assemblée générale n’a pas le droit de me démettre. Alors question : Y a-t-il plusieurs assemblées générales au Burida que nous les sociétaires, ne connaissons pas ou alors quelqu’un se substitue-t-il à l’assemblée générale ? », s’est-elle interrogée sous le regard approbateur de Diallo Ticouaï Vincent et Dent de Man.

Dan Log et ses amis trouvent que le ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman, « use de tous les subterfuges pour maintenir cette femme à la tête du Burida. » Ils en veulent pour preuve, le communiqué du ministre en date du 24 octobre 2018, qui fait état de ce que l’Ige a commandité un audit du Burida. « Dernièrement, nous avons vu un communiqué sur les antennes de la Rti1 où le ministre dit que le Burida vit une grave crise, et qu’un groupe d’artistes constitués en collectif a saisi l’Inspection générale de l’Etat et la Haute autorité pour la bonne gouvernance afin que Mme la Dg soit révoquée. A côté de ça, il y a un autre groupe d’artistes instrumentalisés par lui et la Dg qui défendent Mme Viera sous prétexte qu’elle a fait des bénéfices que le Burida n’a pas connus depuis 20 ans. Je ne comprends pas. Le Burida n’est pas une société d’Etat. Quand vous prenez la liste des sociétés d’Etat, le Burida n’y figure pas. C’est une société privée. Vous créez votre entreprise où vous employez quelqu’un. Vous lui dites, tu vends mon charbon, je ne vois pas l’argent. Donc je t’en prie, débarrasse le plancher. Le chef du village dit non, pourquoi vous le licenciez ? Il travaille bien. Il y a un problème. », a-t-elle caricaturé.

Ces artistes considèrent que l’audit commandité par l’Ige est « du mensonge ». Pour eux, l’Ige « n’a pas encore commandité d’audit au Burida. Et puis, le communiqué ne nous dit pas comment s’appelle ce cabinet, où il est situé, par qui il est dirigé, quelle est la durée de l’audit ? Pour des questions de transparence, le ministre pouvait nommer ce cabinet d’audit, la durée de l’audit, pour que nous suivions ce travail. Mais on a l’impression qu’on nous mène en bateau. J’ai l’impression qu’on nous prend pour des imbéciles. L’art, c’est un métier. La pratique de la musique, du cinéma, la réalisation sont des métiers. Nous sommes des travailleurs comme tous les autres. Le siège du Burida a été acquis sur fonds propres. On ne peut pas comprendre que le Burida qui fonctionne sur fonds propres, paye des impôts, le Burida qui ne bénéficie d’aucune subvention de l’Etat soit sous la main mise du ministère, par le truchement du ministre de la Culture. C’est une aberration, nous ne pouvons pas comprendre. Le ministre produit un communiqué comme quoi un audit est en train de se faire au Burida. C’est faux, c’est un gros mensonge. Ce que nous savons, le ministre a envoyé une équipe pour faire une enquête au Burida. Cette équipe est composée de professeurs de musiques, de musiciens guitaristes, trompettistes, plasticiens, écrivains, des gens que je respecte, parce que experts dans leur domaine. C’est ceux-là qu’on envoie au Burida pour faire une enquête. Pour un travail de ce genre, il faut des gens outillés. Dans une affaire comme celle-là, c’est la police qui enquête parce qu’il s’agit de détournement, il s’agit de faux et usage de faux, d’abus de biens sociaux, de trafic d’influence. Le ministre est partie prenante dans cette crise. Il monte à coups de sommes faramineuses certains artistes contre d’autres. On fait encore saigner les caisses du Burida. », a-t-elle soutenu.

Par ailleurs, elle dit avoir présenté « les preuves du détournement et de la mauvaise gestion de Mme Viera » au ministre et que ce dernier leur « a demandé pardon » afin que la Dg du Burida ait « une sortie honorable ».

Dan Log et ses amis ne comprennent pas qu’un autre groupe d’artistes soit « instrumentalisés » pour leur proférer des menaces, à travers des vidéos. Elle a même révélé que « Ahmed Faras a échappé à un enlèvement. »