
Les travaux de transport urbain à Abidjan, financés en partie par la Banque africaine de développement (BAD), ont eu un impact significatif sur plusieurs communautés, dont le village d'Abidjan-Adjamé. Les habitants de ce village expriment leurs attentes et leurs doléances auprès de la BAD, qui tient ses assemblées annuelles à Abidjan.
Mobio Kosokré Prosper, secrétaire général de la chefferie du village d'Abidjan-Adjamé, a partagé le point de vue de sa communauté lors d'un atelier régional organisé par l'ONG Lumière Synergie pour le développement et la Coalition ivoirienne pour les droits humains (CIDDH). Cet atelier, financé par la Foundation for Just Society (FJS), visait à « amplifier la voix des femmes affectées par les projets du Groupe de la Banque africaine de développement ».
M. Mobio a précisé que les populations d'Abidjan-Adjamé ne sont pas opposées au développement. Cependant, il a souligné que leurs terres ancestrales ont été accaparées pour ces projets. Il a rappelé que le village, établi entre le 14e et le 17e siècle, a été détruit subitement dans la nuit du 25 juillet 2024 pour la construction d'un pont reliant Yopougon à l'Indénié. Malgré des négociations en cours et une liste de 13 revendications, la communauté Ebrié n'a pas été indemnisée ni relogée.
Selon M. Mobio, le cas d'Abidjan-Adjamé est particulier. Contrairement à une idée reçue, il ne s'agit pas d'un quartier précaire, mais d'une communauté de propriétaires terriens Atchans dont le mode de vie dépend des maisons qu'ils ont bâties sur leurs terres. Ils ne possèdent plus d'autres villages ou plantations ailleurs. Il a insisté sur le fait que la problématique va au-delà d'une simple compensation, les habitants d'Adjamé cherchant un terrain pour être relogés. Il s'agit d'un appel urgent lancé à l'État de Côte d'Ivoire pour qu'un nouveau site leur soit trouvé.
La présence de M. Mobio à cet atelier s'explique par le fait que la BAD a contribué au financement du projet de transport urbain. Il a plaidé pour que l'institution financière intervienne afin d'assurer l'indemnisation et le relogement du village. Il a rappelé que le respect des droits de l'homme est une priorité pour la BAD et a exprimé l'espoir que le nouveau président de la BAD contribuera à rétablir les droits de la communauté d'Adjamé.
Le village d'Adjamé-Abidjan fait partie d'une série de communautés impactées par des projets financés par la BAD, notamment :
- Taboth (Jacqueville) : impacté par la Centrale Thermique Atinkou.
- Singrobo : impacté par un projet de Centrale Hydroélectrique.
- Khelcom : impacté par le projet de Centrale Thermique de Sendou (Sénégal).
- Colobane (Sénégal) : impacté par le projet de Train Express Régional.
- Gonsin (Burkina Faso) : impacté par le projet Yeleen.
- Sanniquellie Logatuo Road Project (Libéria).
Ces exemples soulignent la nécessité d'une attention accrue aux populations affectées par les grands projets d'infrastructure.
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