Pour Kinshasa, l’affaire est simple : les experts de l'ONU n’ont pas averti et consulté les autorités, ils se sont rendus dans une zone dangereuse tenue par des « terroristes ». C’est ainsi qu’elles qualifient les adeptes du chef insurgé Kamuina Nsapu, tué des mois auparavant par l’armée congolaise, le 12 août 2016. Malgré sa mort, les populations de certains villages se sont soulevées dans cinq provinces. Une insurrection réprimée dans le sang. Michael Sharp et Zaida Catalan sont partis au Kasaï-Central enquêter sur l’origine des violences.
« Nous pensons que ceux qui sont derrière l’assassinat de Zaida et Michael, ce sont ceux qui tuent au Kasaï, affirme la mère de Zaida Catalan, Maria Morseby, jointe par RFI. Nous espérons que les auteurs de ces violences seront arrêtés et que l’impunité prendra fin. On le croit parce qu’ils étaient en train d’enquêter sur ces atrocités, des crimes de guerre et ils étaient les enquêteurs derrière les sanctions. Nous pensons qu’ils ont pu faire peur à certaines personnes qui commettent ces atrocités. »
Pour les autorités congolaises, en tout cas, les miliciens Kamuina Nsapu sont à l'origine de ce double assassinat. Un scénario également retenu par un comité d’enquête de l’ONU. Les deux experts seraient tombés sur des villageois, miliciens depuis quelques mois, qui les auraient dépouillés, détenus pendant des heures avant de se décider à les tuer...
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