Chereté de la vie: Les vendeurs de garba en grève

Le prix du sac de l’attiéké (semoule de manioc) a augmenté depuis quelques semaines. Les vendeurs de ce produit n’en veulent pas. Ils ont donc décidé de baisser pavillon en entendant une baisse des prix de cette denrée de grande consommation. En visite ce jeudi dans quelques lieux de vente de garba du district d’Abidjan, le constat est clair. La majorité d’entre eux sont fermés.

Généralement dès 8heures, ces lieux grouillent de monde. Les fidèles clients de cette nourriture s’attroupent autour des vendeurs afin d’assouvir leur faim.  D’autres, fourchettes à la main, choisissent leurs poissons non encore cuits dans l’huile bouillonnante. «J’arrive à écouler tout mon stock de poisson thon en une journée. Mais cela fait trois jours que le poisson ne sort pas.

Les vendeurs ont décidé de ne pas vendre à cause du prix de l’attiéké qui a augmenté », indique Alpha Tierno, vendeur de poissons à Koumassi, une commune d’Abidjan. A Adjamé-williamsville, Ibrahim Itno fait partie de ces vendeurs de garba qui ont décidé d’observer aussi un arrêt de travail. « Cela fait trois jours que je ne vends pas. Le prix de l’attiéké a doublé. Avant on achetait le sac d’attiéké à 6000 FCfa. Mais aujourd’hui il est passé à 13.000 FCFA. Les femmes qui nous ravitaillaient disent que c’est difficile d’avoir le manioc », déplore ce vendeur.

Dans le seul garbadrome ouvert dans ce quartier populaire, on peut lire  sur une affiche placardée au mur: «  En raison de l’augmentation du panier d’attiéké qui était de 6000 F et qui est passé à 13 000 F aujourd’hui, nous informons nos clients que l’attiéké 50 F passe à 100F. Par conséquent l’attiéké 50 F n’existe plus. Merci pour votre compréhension… ».

À  Abobo, la situation est identique. À défaut de garba, ce sont les restaurants sénégalais et autres commerces de nourritures qui visiblement semblent se frotter les mains en raison de l’affluence des inconditionnels du garba.  Joint par téléphone, la secrétaire de l’Association des femmes d’attiéké (AFA), Elisabeth Oura, confirme que c’est le prix d’achat de l’attiéké qui est à l’origine du mécontentement des vendeurs de  garba.