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Economie

Économie nationale : Des révélations sur les réseaux de détournement de l'épargne publique

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Dans un entretien accordé à la rédaction de Financial Afrik et daté du 10 juin 2018, Fabrice Kom Tchuenté, directeur exécutif de FinAfrique, un cabinet de conseil (banque, finance, assurance), a fait des révélations sur les causes de la prolifération des réseaux de détournement de l'épargne publique.

Il a énuméré quelques-uns. A savoir le scandale récent de l'agro-business en Côte d'Ivoire et une autre affaire similaire, le Mida, au Cameroun. « Mais alors, comment comprendre l’affaire MonHévéa (réf. Agro-business, Ndlr) en Côte d’Ivoire et plus récemment le phénomène Mida au Cameroun ? Et probablement d’autres scandales non encore révélés ? », s’interroge Fabrice Kom Tchuenté.

RÉPONSE. L'esquisse de réponse qu'il donne, c'est qu'il y a un véritable problème d’inclusion financière dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne. Cela se traduit, dit-il, notamment par un manque d’éducation financière des populations. Alors que, croit-il savoir, si chaque individu ou ménage de la société était éduqué, il serait amené à épargner par des canaux plus formels de l'économie. Or, ce à quoi il est donné de constater, souligne l'interviewé, c'est que les populations sont plus attirées par des canaux illégaux pour épargner. « Ces organisations fonctionnent suivant une logique «Madoffienne» (Pyramide de Ponzi) et garantissent ainsi des gains de l’ordre de 300% à 400% sur un horizon d’investissement de quelques mois (et non de quelques siècles si on en croit les lois de l’économie). Et curieusement, il y a eu une prolifération de ces institutions au fil des années, au su et au vu des officiels et quelquefois même par la présence de spots publicitaires sur les antennes nationales qui, pourtant, disposent toutes d’un service d’informations économiques », dénonce le directeur exécutif de FinAfrique.

Il a mis en lumière deux choses qu'il convient de retenir de « ces arnaques financières » : d'une part, il y a de l’épargne, principalement constituée de petites épargnes (ce que l’on appelle l’épargne des ménages – sur toutes les couches de la population), si l'on s'en tient au nombre des victimes et à l’importance des montants engagés. Et, d’autre part, l'on est forcé de constater que ces promoteurs d’infortune ont des arguments convaincants leur permettant de capter une épargne tant convoitée par les nombreux programmes de développement internationaux et qui échappent aujourd’hui aux institutions financières locales et légales.

EDUQUER. « Comment comprendre que ces mêmes personnes victimes n’ont eu aucune difficulté à se rendre auprès des ces organisations aux pratiques illégales pour épargner/investir ? », questionne une fois de plus Fabrice Kom Tchuenté. De son avis, la raison principale est la promesse de ces derniers de multiplier l'argent de ces personnes qu'ils ont réussi à convaincre. Face à cette situation, la seule arme qu'il va falloir utiliser reste « l'éducation financière ». Cela pour faire comprendre aux uns et autres « que des taux d'intérêt au-delà de 20% à 30% sur une année, ça n’existe pas. Encore moins des taux à plus de 200%, à moins que nous épargnions pour nos arrières arrières petits-enfants ». En tant qu'expert, il propose qu'il soit mis en place un programme national d'inclusion/éducation financière avec des objectifs de long terme.

Ainsi, préconise-t-il, le banquier africain devra faire davantage de communication à l'endroit des ménages, leur promettant l’augmentation de leur épargne, en d’autres termes un gain garanti (au titre du taux d’intérêt). Le directeur exécutif de FinAfrique affirme que cette communication peut également être menée par les États au travers des téléphones mobiles, notamment, puisque 90% des Africains en disposent. C'est donc de toute évidence qu'il soutient qu'il faut se servir de la téléphonie mobile, non pas seulement dans le but d’offrir des services financiers tels que c’est le cas aujourd’hui avec le mobil banking, mais aussi dans l'optique d'en faire un vecteur d'éducation/sensibilisation aux concepts bancaires et financiers. « Une éducation qui se ferait de façon écrite par le biais de SMS réguliers et pour les analphabètes, de façon orale, par le biais de messages vocaux en dialecte local », a-t-il conseillé.

Il souhaite associer à ce programme d'éducation financière ceux qu'il appelle « nos responsables, nos officiels », qui, pour certains, « se sont rendus complices de ces mauvaises pratiques parfois par maladresse ». « Nos sociétés sont gangrenées par des croyances paranormales, qui quelquefois justifient des phénomènes de multiplication de la monnaie. Raison pour laquelle cette sensibilisation doit aussi concerner les administrateurs traditionnels, qui seront les meilleurs relais pour la sensibilisation de leurs populations », a-t-il souligné.

 
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