Mutineries / Bamba Moriféré : « Je n’en suis pas surpris… c’est aussi une crise morale »

Toujours dans l’interview qu’il a accordée à L’inter parue ce vendredi 26 mai 2017, Bamba Moriféré a donné son point de vue sur la mutinerie en Côte d’Ivoire. Qui, à l’en croire, était prévisible. « Je n’en suis pas surpris », a dit Bamba Moriféré.

Pour causes, il indexe le pourrissement de la société ivoirienne. « La Côte d’Ivoire traverse une crise profonde. Cette crise est politique, sociale, économique, culturelle. C’est aussi une crise morale. Voyez-vous, il y a une patrimonialisation de la vie politique et économique en Côte d’Ivoire. Je prends l’exemple d’une entreprise, Snedai, qui se taille la part du lion. Elle a tous les marchés sans appel d’offres réel.  Elle sous-traite. Est-ce cela le libéralisme dont se réclament les dirigeants actuels ? Les exemples sont légion. Regardez le secteur du cacao ! Que fait le Conseil du café-cacao ? Il est censé assurer un certain équilibre entre les périodes fastes et les périodes qui ne le sont pas. Il y a deux possibilités. Soit l’Etat, comme cela se passe dans certains pays laisse faire les producteurs, face au prix et au marché international, soit il crée un Conseil du cacao et du café. Mais alors, que faisons-nous du fonds de réserve ? Parce qu’il y un fonds de réserve. Ce fonds est prévu pour faire face aux périodes moins bonnes. Depuis la Caisse de stabilisation en passant par l’époque de Tapé Do jusqu’à maintenant, c’est le même cycle qui continue. On peut poursuivre ce sombre tableau. La fonction enseignante est aujourd’hui dévalorisée. Voyez dans quel état se trouve l’école ! Le mérite républicain a disparu avec la promotion de la médiocrité. Cette accumulation des défaillances est à l’origine des problèmes que nous vivons… », a déclaré Bamba Moriféré, président du Rassemblement du peuple de Côte d’Ivoire (RPCI).