
À quelques jours des sénatoriales prévues ce 25 mars, les partis politiques affûtent leurs armes. Sauf surprise, le RDPC, parti au pouvoir, devrait remporter la majorité des sièges. Mais plus que jamais, la crise anglophone se trouve au cœur des débats de la campagne, lancée le 10 mars dernier.
La deuxième élection sénatoriale de l’histoire du Cameroun se tient le 25 mars prochain. Depuis le 10 mars et jusqu’au 24 mars, les neuf partis politiques en lice sont officiellement en campagne. Au sein des différents états-majors, l’heure est au déploiement sur le terrain. Objectifs : convaincre les 9 600 conseillers municipaux qui constituent le collège électoral et remporter les 70 postes en jeu.
La bataille semble pourtant déjà gagnée d’avance. Avec 4/5 des électeurs issus de ses rangs, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) fait office de grand favori. Des partis ont ainsi choisi de ne pas prendre part au scrutin : le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) ou le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto.
Pour le MRC, en effet, mieux aurait fallu organiser d’abord les élections municipales, dont les vainqueurs constituent le corps électoral des sénatoriales, plutôt que de reconduire les mêmes élus RDPC de 2013, lors des premières élections sénatoriales.
Le RDPC en pole position
Le RDPC n’entend pas pour autant baisser sa garde. Dans une circulaire dévoilée au cours d’une réunion stratégique qui s’est tenue le 9 mars dernier à son siège, son président Paul Biya a ainsi demandé à tous ses conseillers municipaux « d’exercer leur devoir de telle sorte qu’aucune voix ne manque lors du décompte final ».
Pour ce faire, les listes du RDPC ont été modifiées par rapport à celles de 2013. Des caciques tels que l’ancien Premier ministre Simon Achidi Achu ont été éconduits, tandis que des visages issus des milieux économiques ou du privé ont fait leur entrée.
Les arrivées les plus remarquées sont celles de Jean David Bilé, de Sylvestre Ngouchinghe, ou encore de Patience Minyem Eboumbou. Le premier, ancien directeur d’AES Sonel (l’ancienne compagnie d’approvisionnement en énergie), est candidat titulaire dans la région du Littoral, pendant que le second, célèbre homme d’affaires, intègre la liste de la région de l’Ouest. L’ingénieure en télécommunication Patience Eboumbou, quant à elle, passe de suppléante à titulaire dans la région du Littoral.
L’opposition en rang de bataille
En face du RDPC, huit autres partis sont prêts à livrer bataille. Avec dix listes en course, l’UNDP a multiplié ses chances de devenir le parti d’opposition le mieux représenté au Sénat. Cette place est actuellement occupée par le Social democratic front (SDF) (14 sièges sur 100). Mais le parti de John Fru Ndi ne compte que cinq listes en compétition, après le rejet de celles des régions de l’Est, de l’Extrême-Nord, et le retrait de celle du Centre.
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