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Afrique

En Guinée, la junte dissout le gouvernement sur fond de crise sociale et de querelle d’ego

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La scène avait un air de déjà-vu, rappelant l’annonce du coup d’Etat du 5 septembre 2021 à Conakry. Lundi 19 février, les Guinéens ont vu apparaître sur leurs écrans de télévision une vingtaine de militaires, certains cagoulés et casqués, d’autres en bérets rouges, portant kalachnikovs en bandoulière sur leurs treillis camouflage. La posture est martiale, le message sans appel. Derrière son pupitre barré d’un carton indiquant qu’il prend la parole depuis la présidence de la République de Guinée et non d’une caserne, le général Amara Camara, flanqué de son chef d’état-major, le général de division Ibrahima Sory Bangoura, annonce la dissolution du gouvernement dirigé par Bernard Goumou. Sans davantage d’explications.

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Après plusieurs jours de cacophonie gouvernementale sur fond de crise sociale, la mise en scène souligne que la junte de Mamadi Doumbouya, réunie au sein du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) depuis le coup d’Etat contre le président Alpha Condé, tient fermement la barre. Les militaires tiennent sans doute à rappeler que le temps n’est toujours pas venu de contester leur autorité autoproclamée.

Dans un deuxième coup de menton adressé un peu plus tard dans la soirée, la junte annonce le gel des comptes bancaires et la saisie des passeports des membres du gouvernement dissous, sommés de rendre leurs véhicules de fonction. « La gestion des affaires courantes sera assurée par les directeurs de cabinet, les secrétaires généraux et les secrétaires généraux adjoints jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement », précise le général Amara Camara.



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Menace de grève générale

Et ensuite ? « Une nouvelle équipe devrait être nommée très rapidement », espère un ministre sortant, sous couvert d’anonymat. « Et pourquoi pas espérer un geste d’ouverture vers la société civile ou des nominations qui prendraient davantage en compte la question, très sensible en Guinée, des équilibres communautaires ? », ajoute notre source, jointe au téléphone. Le temps est aux conjectures. « Rien ne dit que le CNRD ne va pas en profiter pour renforcer la présence de militaires dans le futur gouvernement », s’inquiète un militant historique de la société civile, qui préfère également taire son nom. « On peut nous arrêter pour un oui ou pour un non », explique-t-il.

Maniant la litote, l’ex-ministre concède que « les paramètres sociaux ne sont pas très bons ». La Guinée fait face à une pénurie d’hydrocarbures depuis la colossale explosion, mi-décembre à Conakry, du principal stock national de carburant. L’actuelle saison sèche supposerait pourtant un recours accru aux centrales thermiques pour produire de l’électricité, et donc un besoin ardent du pétrole parti en fumée. Sans compter l’inflation. Les prix du riz et de la farine augmentent. Comme celui des matières premières sur le marché mondial.

Face à ces difficultés, treize centrales syndicales agitent la menace d’une grève générale illimitée pour protester contre la dégradation des conditions de vie et pour la libération du secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), Sékou Jamal Pendessa, placé sous mandat de dépôt depuis le 22 janvier. Le journaliste est actuellement jugé pour « atteinte et menace de porter atteinte à l’ordre public, à la sécurité publique, à l’intégrité et à la dignité des individus par le biais d’un système informatique ». Il avait appelé à manifester, mi-janvier, contre « le brouillage des ondes et la restriction d’Internet ».

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