Le parquet avait requis trois mois de prison ferme. Dans son réquisitoire, la représentante du procureur s’est étonnée de «l’attitude du prévenu» : «il a développé un cynisme et une désinvolture [qui] renseige[nt] sur [sa] nature». «Vous êtes conscient que vous auriez pu le tuer ? Comportez-vous comme un petit-frère modèle», suggère-t-elle à l’attention du mis en cause.
A. T. Cissé, 24 ans, a été jugé à la suite d’une plainte de son cousin Charlemagne Boubacar Diagne, de 15 ans son aîné. D’après le compte-rendu de Les Échos, qui a assisté au procès, ce dernier accuse le prévenu de lui avoir asséné des coups de tesson de bouteille au bras et fracassé la tête avec un caillou. Résultat des courses : une nuque fendue, 24 points de suture et 18 jours d’ITT (Incapacité temporaire de travail).
Le plaignant affirme que son tort, c’est d’avoir refusé de lui prêter 2000 francs CFA. «Il a l’habitude de se comporter ainsi. Il n’a aucun respect pour ses parents et ses aînés, enfonce Charlemagne Boubacar Diagne. Il a eu le bac, mais il n’est pas allé à l’école lorsqu’on l’a inscrit dans un institut de formation. On ne lui refuse rien. Je veux juste qu’il revienne sur le droit chemin, mais je ne lui réclame rien.»
A. T. Cissé, qui n'avait pas d'avocat, a lui-même plaidé la légitime défense. «Il m’a menacé puis frappé. C’est la raison pour laquelle j’ai répliqué en lui assénant des coups de tesson de bouteille», a-t-il déclaré à la barre.
Pour la représentante du ministère public, «seule une peine ferme peut l’amener [le prévenu] à comprendre le degré de gravité des faits» qui lui sont reprochés. Le dernier mot revient au juge.
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