L’on assiste à un second complot des dirigeants africains contre l’ex-guide libyen Mouammar Kadhafi. En 2011, l’Union Africaine (UA) qui est l’institution panafricaine suprême et les chefs d’Etat africains ont regardé, sans s’opposer, une coalition internationale menée par la France et l’Angleterre assassiner Mouammar Kadhafi. Celui qui rêvait des Etats-Unis d’Afrique, un projet pour lequel il était prêt à investir. Les auteurs de son assassinat, le Français Nicolas Sarkozy et l’Anglais David Cameron, ont avancé plusieurs raisons pour convaincre les gendarmes du monde, le «machin» de l’Onu, acteur controversé de la «paix» dans le monde sur la nécessité de mener cette attaque contre le «despote», le «dictateur», le «terroriste» de guide libyen.
Sarkozy et Cameron démasqués
Mais les vraies raisons, elles seront connues cinq ans après, en 2016, à l’issue d’une enquête de parlementaires britanniques. Selon ces derniers, Cameron et Sarkozy ont manigancé pour tuer Kadhafi pour des raisons autres que celles présentées. En effet, en proposant de tuer le guide libyen, Sarkozy désirait cinq choses : « Le souhait d’obtenir une plus grande part de la production de pétrole libyenne » ; « accroître l’influence française en Afrique du Nord » ; « permettre aux armées françaises de réaffirmer leur position dans le monde » ; « répondre aux (…) projets de Kadhafi de supplanter la France en Afrique francophone » et, enfin, la volonté d’« améliorer sa situation politique en France » qui est intérêt personnel. Il s’est fait aider de son ami Cameron et de l’administration Obama pour arriver à ses fins. L’on évoque aussi la volonté de Sarkozy de faire taire l’affaire des 6,5 millions d’Euros qu’il a reçus de Kadhafi pour le financement de sa campagne présidentielle en 2007.
Sarkozy promet de faire plus fort
Ces graves révélations de l’enquête des parlementaires britanniques semblent ne point émouvoir l’Union Africaine, ni les dirigeants africains, encore la scoiété civile africaine. Aucune voix ne s’élève pour condamner, mieux, réclamer des poursuites judiciaires contre Sarkozy et Cameron. Le week-end dernier l’UA s’est encore réunie pour parler de la sécurité maritime, mais rien n’a été dit concernant la mort de Kadhafi. Les leaders africains regardent, chacun préoccupé par ses propres affaires, alors que cette affaire leur donne une possibilité de s’affranchir un tant soit peu du colon français. Et sous leurs yeux, ils assistent Nicolas Sarkozy qui se bat comme un beau diable pour revenir au pouvoir en France, prônant une alternance qui « doit être forte, déterminée, énergique, immédiate ». Le chien ne changeant jamais sa manière de s’asseoir, il veut prospérer dans ses mêmes pratiques.
Les Africains doivent réagir
Les dirigeants africains muent peut-être par une certaine peur de perdre le pouvoir ou de subir une réaction punitive des occidentaux préfèrent se taire. Pourtant, tant de proverbes africains montrent qu’ensemble on est plus fort. Ils ignorent que quelques soient les rapports, les occidentaux sont capables de chercher à les éliminer pour satisfaire des « intérêts personnels ». Ali Bongo Odimba en sait quelque chose. Il a échappé mais pas à l’abri du danger. Là où Laurent Gbagbo est en train de moisir en prison. Comment un continent entier peut laisser deux hommes décider du sort que doit subir les chefs d’Etats africains, des gens qui doivent pourtant leur salut à l’Afrique ? Concernant la mort Kadhafi, l’Union Africaine doit demander des comptes à Sarkozy et Cameron, ne serait-ce que pour la dignité de l’homme noir. La situation serait inversée que les auteurs n’auraient aucun répit.
César DJEDJE MEL
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