L’universitaire ougandaise Stella Nyanzi, engagée dans la lutte pour les droits des femmes, a été arrêtée vendredi soir par la Police et détenue dans un commissariat de Kampala. Elle risque d’y passer le weekend, pour être présentée devant un juge d’instruction lundi, rapporte l’Express.mu..
Elle est accusée de harcèlement en ligne et de communication offensante, en vertu d'une loi de 2011 sur la «mauvaise utilisation» d'internet. Il est reproché à l’universitaire d’avoir critiqué, sur les réseaux, la Première Dame, Mme Janet Museveni, par ailleurs ministre de l’Education, de «ne pas être du tout en phase avec la réalité du peuple». Stella Nyanzi est donc accusée d'avoir harcelé l’épouse du chef de l’Etat, a annoncé samedi la police.
«Elle mène constamment des batailles sur les réseaux sociaux qui, nous pensons, ne servent pas plus ses intérêts que les notres», a indiqué Emilian Kayima, le porte-parole de la Police.
En effet, durant la dernière campagne présidentielle, le Président Museveni avait promis de fournir gratuitement des serviettes hygiéniques dans les écoles. Or Mme Museveni a annoncé que la promesse sur les serviettes hygiéniques, destinée au départ à garantir que les filles restent à l'école quand elles ont leurs règles, ne seraient pas tenue par manque d'argent.
L’arrestation de l’universitaire provoque des réactions. Depuis de nombreuses années, nous avons documenté de nombreuses violations des droits des Ougandais à la libre expression, avec des radios et journaux contraints par le gouvernement de fermer, pour les punir de leur couverture critique de la manière dont le gouvernement essaie de contrôler ce qui est diffusé», a commenté Maria Burnett, chercheuse à Human rights watch (HRW).
Puis d’ajouter que «l’'arrestation et les accusations portées contre le Dr. Nyanzi sont une nouvelle indication claire que ceux qui expriment des opinions critiques sur le gouvernement peuvent subir sa colère».
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