En Uruguay, le président Tabaré Vazquez a procédé le 1er avril à un véritable coup de balai dans l’armée uruguayenne. Le ministre de la Défense ainsi que la moitié des généraux ont été limogés pour non-dénonciation de la disparition d’un opposant politique dans les années 1970. Une décision qui suscite de nombreuses réactions dans la presse locale ce mardi, car selon certains médias, la présidence était au courant de cette affaire. Une décision qui pourrait s’expliquer par la proximité du prochain scrutin présidentiel auquel souhaite participer le président sortant.
« Balayage historique au sommet de la défense », titre ce matin le quotidien El Observador. Ce journal, comme l’ensemble de la presse uruguayenne, revient sur cette affaire rocambolesque qui ressemble de plus en plus à un scandale d’État.
En cause, les confessions d’un ancien lieutenant, José Gavazzo, devant un tribunal militaire. Ce dernier a reconnu avoir jeté en mars 1973, dans le fleuve Rio Negro, le corps de Roberto Gomensero, un opposant politique considéré comme le premier disparu avant l’instauration d’une dictature militaire en juin 1973. Le problème, selon la présidence, c’est qu’aucun membre de la hiérarchie militaire, ni même le ministre de la Défense par intérim n’aurait fait remonter l’information au président Tabaré Vazquez. Selon la présidence, ces derniers auraient dû dénoncer ce crime à la justice civile.
Cependant, cette version est contestée par une partie de la presse qui estime, preuve à l’appui, que la présidence était au courant des déclarations de cet ancien lieutenant. Selon El Observador, la présidence disposait de tous les éléments depuis la mi-février. Le ministre de la Défense, Jorge Menendez, aurait même suggéré au secrétaire de la présidence, à l’occasion d’un entretien, de transmettre le dossier à la justice civile. Une version réfutée par l’intéressé, mais qui ne met pas fin à une affaire qui pourrait bien s’inviter dans les débats de la campagne électorale pour l’élection présidentielle prévue en novembre prochain.
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