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Société

TAXIS DE DOUAKRO: DU GAZ À LA PLACE DE L'ESSENCE

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TAXIS DE DOUAKRO: DU GAZ À LA PLACE DE L'ESSENCE

À Douakro, les populations sont confrontées à une surprenante pénurie de gaz. En creusant un peu, l’on découvre que la ressource est disponible en quantité et en qualité pour les ménages, mais qu’elle est détournée par les… chauffeurs de taxis, qui en ont fait le carburant de leurs véhicules. 

Ce choix est d’autant plus déroutant qu’avec la chute des cours mondiaux du pétrole, le litre à la pompe est devenu beaucoup moins cher. « Nous savons que le carburant est à un prix abordable, mais le gaz nous arrange plus », avoue Ouattara Ahmed, un taximan qui a rompu avec l’essence et le gasoil. Son collègue Koffi Hilaire, qui s’adonne à la même pratique, renchérit : « Nous faisons ce qui peut nous permettre de tirer le meilleur profit de notre activité. »

L’utilisation du gaz à la place de l’essence pour les véhicules est prohibée. Mais ce n’est pas ce qui va faire reculer les adeptes de cette autre forme de transition énergétique. L’un d’entre eux, Oula Paul, assume : « Nous sommes conscients que cela est interdit. C’est pourquoi, nous nous cachons pour le faire. Mais ce n’est pas seulement à Douakro que ça se passe. »

Si le phénomène prend de l’ampleur, c’est que les raccordements, qui se faisaient uniquement dans d’autres localités comme Bouaké, se font maintenant à Douakro. Mais, souligne Oula Paul, ceci n’aurait pas été possible sans la complicité de la police. Il balance : « Certains policiers sont au courant de nos faits et gestes, mais ne disent rien car nous arrivons à les ‘gérer’. Pis, ils ont les numéros de véhicules des utilisateurs et nous appellent les jours où nous ne sommes pas en service. »

La police dément, mais du bout des lèvres. « C’est un seul cas dont nous avons connaissance. Et il y a longtemps, jure le commissaire de police Mobio Maxime. Dire que mes collaborateurs sont complices, je ne peux le soutenir. Ces chauffeurs exercent dans la clandestinité et nous ne pouvons soutenir ces agissements si nous le savons. »

Comme piqué dans son orgueil, Mobio Maxime promet de se mettre aux trousses des trafiquants « pour prouver qu’ils ne sont pas majoritaires et que les rares chauffeurs fraudeurs le font à l’insu » de ses services.

Le lendemain de cet engagement, la police saisit un taxi pris en flagrant délit et informe qu’elle poursuivra l’opération de traque des taximen utilisateurs de gaz pour leurs véhicules.

Assimilant cette réaction de la police à un revirement, les trafiquants n'écartent pas de se rebeller. « Nous ne comprenons pas pourquoi la police nous charge maintenant. Nous allons convaincre nos collègues qui n’utilisent pas le gaz à nous soutenir à travers un arrêt général de travail, afin de pousser la police à nous laisser tranquille », menace Oula Paul.

Ce dernier indique qu’en attendant cette mobilisation, lui et ses camarades vont poursuivre leur activité clandestine en se cachant davantage.

(Source : Fraternité Matin)

TAXIS DE DOUAKRO

DU GAZ À LA PLACE DE L'ESSENCE 

 

À Douakro, les populations sont confrontées à une surprenante pénurie de gaz. En creusant un peu, l’on découvre que la ressource est disponible en quantité et en qualité pour les ménages, mais qu’elle est détournée par les… chauffeurs de taxis, qui en ont fait le carburant de leurs véhicules. 

 

Ce choix est d’autant plus déroutant qu’avec la chute des cours mondiaux du pétrole, le litre à la pompe est devenu beaucoup moins cher. « Nous savons que le carburant est à un prix abordable, mais le gaz nous arrange plus », avoue Ouattara Ahmed, un taximan qui a rompu avec l’essence et le gasoil. Son collègue Koffi Hilaire, qui s’adonne à la même pratique, renchérit : « Nous faisons ce qui peut nous permettre de tirer le meilleur profit de notre activité. »

 

L’utilisation du gaz à la place de l’essence pour les véhicules est prohibée. Mais ce n’est pas ce qui va faire reculer les adeptes de cette autre forme de transition énergétique. L’un d’entre eux, Oula Paul, assume : « Nous sommes conscients que cela est interdit. C’est pourquoi, nous nous cachons pour le faire. Mais ce n’est pas seulement à Douakro que ça se passe. »

 

Si le phénomène prend de l’ampleur, c’est que les raccordements, qui se faisaient uniquement dans d’autres localités comme Bouaké, se font maintenant à Douakro. Mais, souligne Oula Paul, ceci n’aurait pas été possible sans la complicité de la police. Il balance : « Certains policiers sont au courant de nos faits et gestes, mais ne disent rien car nous arrivons à les ‘gérer’. Pis, ils ont les numéros de véhicules des utilisateurs et nous appellent les jours où nous ne sommes pas en service. »

 

La police dément, mais du bout des lèvres. « C’est un seul cas dont nous avons connaissance. Et il y a longtemps, jure le commissaire de police Mobio Maxime. Dire que mes collaborateurs sont complices, je ne peux le soutenir. Ces chauffeurs exercent dans la clandestinité et nous ne pouvons soutenir ces agissements si nous le savons. »

 

Comme piqué dans son orgueil, Mobio Maxime promet de se mettre aux trousses des trafiquants « pour prouver qu’ils ne sont pas majoritaires et que les rares chauffeurs fraudeurs le font à l’insu » de ses services.

 

Le lendemain de cet engagement, la police saisit un taxi pris en flagrant délit et informe qu’elle poursuivra l’opération de traque des taximen utilisateurs de gaz pour leurs véhicules.

 

Assimilant cette réaction de la police à un revirement, les trafiquants n'écartent pas de se rebeller. « Nous ne comprenons pas pourquoi la police nous charge maintenant. Nous allons convaincre nos collègues qui n’utilisent pas le gaz à nous soutenir à travers un arrêt général de travail, afin de pousser la police à nous laisser tranquille », menace Oula Paul.

 

Ce dernier indique qu’en attendant cette mobilisation, lui et ses camarades vont poursuivre leur activité clandestine en se cachant davantage.(Source : Fraternité Matin)

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