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Politique

EN CÔTE D’IVOIRE, DES ELECTIONS SUR DES BRAISES ?

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EN CÔTE D’IVOIRE, DES ELECTIONS SUR DES BRAISES ?

Avec l’annonce de la candidature très contestée du président sortant Alassane Ouattara et celle du président Bédié à l’élection présidentielle à venir, le peuple Ivoirien est entre le marteau et l’enclume. Encore une fois son destin peut basculer. Sans se tromper on peut dire déjà que l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 n’augure rien de bon, les preuves d’une telle affirmation sont dans les tensions préélectorales existantes avec des morts et des blessés .
Les élections dans un pays sont censées être des moments d’union et de confrontation des idées pour le bien-être des populations. Mais hélas, mille fois hélas, celles à venir comme celles de 1995, 2000 et 2010 ont un parfum de violences et de troubles.
La cohésion nationale lézardée par des décennies de crises économiques et identitaires exacerbées maladroitement à dessin par la plupart des acteurs politiques toutes les tendances confondues est plus que jamais en lambeau.
En effet, pendant 9 ans de règne le régime Ouattara n’a pas su être une aiguille pour recoudre ce tissu social déjà déchiré sous les régimes précédents, pire il a été une lame pour l’état nation malgré les progrès économiques ventés, triste est de constater que la société Ivoirienne va mal.

 

Les présidents Bédié, Gbagbo et Ouattara font courir des graves risques à la nation.
Il serait partisan d’accuser le président Ouattara d’être le seul responsable de la situation effrayante dans laquelle se trouve le pays à ce jour. Puisque depuis les lendemains de la victoire de la coalition anti-Gbagbo en 2011, tous ceux qui aujourd’hui crient à l’éléphant fou déchaîné, ont contribué à le nourrir et à faire grandir le monstre selon eux qu’est devenu le président Ouattara.
Devenu Assez fort pour tout écraser dans la basse-cour, Allassane Ouattara est sans pitié pour ses ex alliés et ses vieux adversaires. Il emprisonne et libère à son gré, contraint à l’exile, viole les règles démocratiques. Comme ses prédécesseurs, il est inefficace contre la corruption et la gabegie, il est aussi impuissant face à l’appauvrissement des plus pauvres. Que dire de la précarité des emplois dans le secteur privé ? Les classes ouvrières sont en lutte contre la bourgeoisie ragaillardit par la politique anticontestation du parti au pouvoir.

 

Si pour la plupart des opposants au Président Ouattara, l’urgence est la chute de son régime, un observateur avisé me faisait remarquer, la médiocrité de leur offre politique pour une alternance apaisée. Comment une opposition hétéroclite aux intérêts divergents et aux ambitions aussi mesquines que dangereuses, qui en vérité agira dans la continuité de la politique du régime actuel, pourra convaincre ?
Ils veulent juste faire du remplacement et non pas apporter le changement me dit un autre observateur. Peut-être des procès d’intentions répondrai-je ?
La triste réalité est qu’au lieu de convaincre avec un programme de gouvernement cohérent et réaliste, ils préfèrent être porteur de doctrine sectaire et rétrograde. Une offre d’alternance avec du réchauffé et du déjà vu ne rassure guère. Tout ça ressemble à vouloir juste inverser les rôles, eux au pouvoir et le clan Ouattara dans l’opposition, du déjà fait ailleurs. La suite c’est le pauvre peuple qui récoltera les pots cassés. Comme si se revêtir du manteau d’opposants effaçait leurs curriculums vitae, ils oublient leurs faits, gestes et paroles d’hier quand la soupe était à leur goût. Loin d’être la panacée qu’ils prétendent, tout comme le régime ouattara,
les opposants sont des loups qui n’ont jamais hésité à plonger leurs longs crocs dans la chaire du peuple.

La relève politique doit se contenter des places dans les tribunes

Là où le renouvellement de la classe politique au sein des différents partis serait une solution pour permettre de tourner la page d’une époque peu reluisante de l’histoire récente de la nation, on assistera à coup sûr à une bataille de dinosaures qui sera désastreuse pour la vie sociétale et risque d’élargir les faussés déjà énormes entre les communautés.

Les politiciens divisent ce Pays, Ils sont le problème.

En surfant sur des doctrines populistes, beaucoup d’opposants au régime Ouattara ne savent pas que leurs discours tribaux ou xénophobes renforcent le parti au pouvoir qui ne demandait que cela, une aubaine pour jouer sur les peurs auprès de leurs partisans.
Des accusations aussi perfides qu’irresponsables, comme si les partisans de Ouattara n’étaient pas des Ivoiriens, sont des bouées de sauvetage lancées au parti au pouvoir.
À vrai dire ce sont eux les opposants, qui sont les vrais soutiens du RHDP. Ils ont réussi à souder la base électorale du président Ouattara qui s’était fortement désagrégée non seulement à cause de sa politique économique très libérale alors qu’il avait un électorat à majorité issu des couches les plus défavorisées de la société Ivoirienne , ses bases ont été vite déçues par sa politique qu’il avait pourtant décliné dans le programme vivre ensemble en 2010 et 2015( pour ironiser ,son électorat a plus vu la tribu que la doctrine de l’ex directeur général adjoint du FMI) , mais aussi beaucoup de déçus dans sa base électorale étaient des gens qui ne voyaient pas venir les fruits de leurs luttes sous les régimes précédents et la troisième raison non la moindre, était les coups de boutoir du très populaire Guillaume Soro contre le régime depuis son départ de la coalition au pouvoir.
Aujourd’hui le discours des opposants ou de certains de leurs porte-voix a poussé une communauté à être vent debout, prêt à défendre un pouvoir qui au fond ne répond pas à leurs aspirations réelles.
Comment les en vouloir ?
Ils n’ont certainement pas oublié les mépris et abus dont ils ont été les victimes dans un passé récent de la part d’hommes qui aujourd’hui sont parmi ceux qui veulent remplacer Ouattara au pouvoir.

Aujourd’hui aussi bien Ouattara que ses opposants sont les vrais ennemis de la démocratie et des masses de ce pays, posez leurs la question de savoir qui parmi eux est innocent dans les crises graves successives qu’ont connu le pays ?

 

Dans les circonstances présentes, les élections à venir s’apparenteraient à cette figure où le peuple tend le bâton à un de ses bourreaux, pour se faire battre à nouveau. Pire, tout semble indiquer que ce sont plutôt les rapports de force dans les rues au lieu des urnes qui détermineront le vainqueur des élections comme en 2000 et 2010.
On réunit tranquillement les éléments du cocktail explosif, les signaux sont là, la boîte de Pandore est en train d’être ouverte, à bientôt pour des bilans macabres, à vrai dire tout semble faire croire que les ivoiriens n’ont rien retenu des crises antérieures.
Le tribunal de l’histoire sera implacable envers cette génération de politiciens qui a tout reçu de la nation et ne veut léguer à sa postérité que la violence, la haine, les menaces, surtout la misère et la pauvreté.

 

CISSE KALILOU
CITOYEN
Militant de la gauche révolutionnaire 
[email protected]

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