
À seulement 18 ans, B. Sène, apprenti mécanicien domicilié aux Maristes, a comparu devant le tribunal d’instance de Dakar pour détournement de mineur. Il est accusé d’avoir tenté d’abuser d’un élève du CEM Maristes. Le parquet a requis deux ans de prison, dont trois mois ferme. Le verdict est attendu le 23 juin, rapporte L’Observateur, qui a assisté à l’audience.
« Il m’a demandé de baisser mon pantalon »
Le jeune plaignant, élève au collège, a livré un récit précis devant les enquêteurs, puis réitéré à la barre. Il raconte avoir rencontré l’accusé sur le terrain de sport de l’école, où ce dernier venait régulièrement jouer au football avec les élèves. Une relation de confiance s’était progressivement établie. Un jour, B. Sène l’invite chez lui, dans une maison en construction où il vivait avec ses parents.
Selon L’Observateur, la première visite se passe sans incident. Mais le 12 juin, B. Sène revient à l’école avec un chargeur de téléphone qu’il confie à l’élève, lui demandant de le rapporter à son domicile. Le garçon accepte, pensant rendre service.
Une fois sur place, le mis en cause lui demande d’entrer par la fenêtre, la serrure étant défectueuse. C’est alors que, selon le plaignant :
« Il m’a dit de baisser mon pantalon. J’ai eu peur, je suis sorti par la fenêtre et je suis retourné à l’école en courant. »
Encore sous le choc, l’adolescent se confie au principal du collège, qui l’accompagne aussitôt à la brigade de gendarmerie de Hann Maristes. L’arrestation du suspect s’ensuit.
« Il a agi avec imprudence, pas avec perversité »
À la barre, B. Sène a nié les faits, affirmant qu’il n’avait aucune intention malveillante. « Je suis allé le voir pour récupérer mon ballon. Il n’était pas très coopératif, alors je l’ai emmené chez moi pour vérifier qu’il ne l’avait pas revendu. On s’est assis dans la cour. Je l’ai même menacé de le frapper s’il ne me le rendait pas. »
Mais cette version a laissé le ministère public sceptique. Le Procureur a souligné la cohérence du témoignage du plaignant et les circonstances troublantes de l’invitation, notamment le fait de devoir entrer par une fenêtre dans une maison vide. Il a requis deux ans de prison, dont trois mois ferme.
De son côté, la défense a plaidé la maladresse d’un jeune homme imprudent, sans réelle intention de nuire : « Il ne s’agit pas d’un pervers, mais d’un jeune homme maladroit, qui n’a pas mesuré la portée de ses actes. Il a agi avec imprudence, pas avec perversité. L’affaire repose sur des gestes mal interprétés. »
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