
Entre plusieurs objectifs visés, la nouvelle constitution pour la 3e République de Côte d'Ivoire est censée aider le pays à tourner la page des deux décennies de crise qu'il a connues. Le président Alassane Ouattara l'a dit devant les députés ivoiriens, le 5 octobre 2016, à l'Assemblée nationale. C'est selon lui, la principale motivation de cette nouvelle Constitution et ses grandes innovations, votée à 42,42% des électeurs le 30 octobre 2016.
Mais plutôt que d'atteindre ce noble objectif de la réconciliation et de la paix, la nouvelle Constitution est en passe de provoquer une autre crise. Affi N'guessan et les 23 partis de l’Afd ainsi que Mamadou Coulibaly et le Front du Refus l'avaient prévenu, si on n'associe pas tous les Ivoiriens à sa rédaction.
« La 3e République est déjà morte»
A peine les résultats provisoires du scrutin référendaire du 30 octobre sont connus, sans attendre la proclamation de la 3e République, que déjà des Ivoiriens appellent à une 4e République.
Et ce, par le moyen des armes qui est, selon ces personnes, le seul moyen qu'elles ont pour parvenir à cette fin. En effet, dans une émission de la radio Jam FM, le mercredi 2 novembre 2016, des auditeurs, des Ivoiriens réfractaires à la nouvelle constitution et fortifiés par le faible taux de participation, ont appelé à la naissance d'une 4e République. "Cette constitution n'est pas représentative du peuple ivoirien. Donc, la 3e République est déjà morte. Il faut une nouvelle République", disaient-ils. Et pour cela, ces auditeurs n'ont pas caché la possibilité de prendre les armes s'il le faut. "Ils ont pris les armes contre la constitution de la 2e République.
Eh bien, nous ferons comme eux. Ils ne sont pas les plus intelligents, ils ne sont pas les plus violents, ils ne sont pas les seuls qui ont des armes. Donc, nous prendrons nous aussi les armes contre cette Constitution et cette République", ont déclaré des auditeurs.
La voie des armes envisagée
Pour ces derniers, il n'y a pas d'autre choix que les armes vu que le Rhdp manœuvre pour monopoliser le pouvoir aussi longtemps que possible. Mais par crainte d'aller de République en République, les Ivoiriens favorables à cette nouvelle Constitution, et dans la perspective d'une paix durable, parlent d'une révision plutôt que d'une autre République dans la violence.
Cette proposition est battue en brèche par les réfractaires. "On pouvait réviser la constitution de 2000 et pourtant, ils ont préféré prendre les armes. Ils ne sont pas plus intelligents", maugrée un auditeur de la radio.
César Djedjemel
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