
L’Organisation non gouvernementale Action sans Limite (ONG-ASAL) a pris l'initiative de renforcer la sécurité et l'accès aux soins de santé des travailleuses du sexe dans le département de Boundiali. L’objectif principal de cette démarche, financée par le Fonds national de lutte contre le Sida (FNLS), est de faciliter leur prise en charge médicale pour enrayer la propagation du VIH/Sida.
La présidente de l'ONG-ASAL, Guéhi Debora, a révélé lors d'une table ronde le 24 septembre 2025 à Boundiali, qu'une peur profonde des forces de défense et de sécurité (FDS) empêche les travailleuses du sexe d'exercer leurs droits fondamentaux.
Cette crainte a deux conséquences directes et dramatiques :
1. Impunité pour les agresseurs : Les travailleuses du sexe n'osent pas se rendre au commissariat ou à la gendarmerie pour porter plainte lorsqu'elles sont victimes d'agressions physiques ou sexuelles.
2. Risques sanitaires : Par peur d'être ciblées par les FDS, elles évitent les centres de santé, renonçant ainsi au dépistage ou au traitement des infections sexuellement transmissibles (IST), y compris le VIH.
Boundiali, Zone à Haut Risque
Madame Guéhi a souligné que Boundiali, chef-lieu de la région de la Bagoué, est une zone à haut risque d'infection par le VIH. Cette vulnérabilité est exacerbée par une forte migration d’habitants des pays voisins, attirés par les sites miniers de la région.
Pour contrer cette tendance, l'ONG-ASAL milite pour une amélioration de l'accès aux services sociaux et de santé de base, en insistant sur l'importance d'un environnement sans stigmatisation ni discrimination.
Appel à la Coopération et Réponse des FDS
L'initiative visait à établir un dialogue constructif entre les travailleuses du sexe et les FDS. Les forces de l'ordre, qui ont salué la démarche de l'ONG-ASAL, ont réitéré leur engagement à soutenir l'amélioration de l'accès aux soins de santé.
En retour, les FDS ont demandé aux travailleuses du sexe d'éviter d'être elles-mêmes impliquées dans des actes de violence ou la vente de produits stupéfiants.
Un terrain d'entente a été trouvé pour renforcer la sécurité de la communauté : les travailleuses du sexe sont désormais encouragées à signaler, dans l'anonymat, les personnes suspectes vendant de la drogue ou possédant des armes à feu qui fréquentent leur milieu. Cette collaboration vise à renforcer les activités de prévention du VIH et à réduire de nouvelles infections d'ici fin décembre 2025.
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